Chapitre 41

 

Un peu d’Humour dans la vie de Fred

 

Toute la nuit, ça turlupiné dans la tête de Fred. Hier soir, C’était la première fois qu’elle craquait en sanglot. La présence de ses parents lui manquait beaucoup. Elle repensait à eux une moitié de la nuit. Elle les revoyait dans sa tête quand elle était plus jeune. Ses parents lui parlaient très fort mais elle ne comprenait pas leurs mots. Elle repensa à son oncle Oscar et puis aussi la première fois qu’elle rencontra Luna dans le train. C’était tout fou dans sa tête. Plusieurs fois dans la nuit, elle se leva pour boire. Elle transpirait beaucoup. Elle n’en pouvait plus. C’était trop difficile la vie.
Soudain, elle entendit comme une voix qui lui parler très distinctement. Elle la reconnue. C’était Luna. Pour elle, Luna c’est comme une lueur, un espoir dans sa vie. Puis elle fini par s’endormir difficilement grâce à la voix de Luna qui l’apaisait petit à petit.

 

Le matin. Au petit déjeuner.

-        Tu ne vas pas courir ce matin ?

-        J’ai mal dormi cette nuit.

-        Ca va s’arranger avec tes parents Fred.

-        Ne me parle pas de mes parents.

-        Au contraire, tu devrais me parler de ta vie, de tes joies, de tes blessures, je peux comprendre, tu sais ?

-        Je ne veux pas t’embêter avec mes problèmes ! tu as autre chose à faire que d’être avec moi.

-        Pourquoi dis-tu ça ?

-        Pour rien. Tu devrais être à coté de Rudy, de Mirta, ils ont besoin de toi !

-        Ca ne va pas ce matin toi !

-        Pourquoi tu fais tous ça pour moi ?

-        C’est par ce que je t’aime bien.

-        Ca t’apporte quoi de faire ça ?

-        Arrête Fred ! tu te fais du mal.

-        De toute manière tout est de ma faute.

-        Explique-toi, je ne comprends pas.

-        Oui c’est de ma faute si je suis trisomique, j’apporte que du malheur aux autres.

-        Arrête de dire n’importe quoi, ca t’apporte quoi de faire ça ?

-        Rien. Si… de te mettre à l’épreuve.

-        Allez on se calme.

-        Mais je déprime Luna.

-        Non ! Tu te bas !

-        Je craque là.

-        Je vois… parle-moi de toi.

-        Elle n’est pas belle ma vie.

-        Je te le l’accorde, ils n’avaient pas le droit de t’abandonner tes parents.

-        Et toi, tu me raconteras ta vie ?

-        Oui, si tu veux !

-        On sort dehors, ca nous fera du bien de prendre l’air.

-        Je voulais te dire une dernière chose, tu t’es toujours confié à moi, c’est très important et il faut que tu le fasses de plus en plus.

-        Alors ! on sort !

Fred reprit ses esprits en marchant dans le Parc des Buttes Chaumont. Dans l’après-midi, Fred et Luna allèrent au cinéma et elles ont toutes les deux adoré le film. Le soir, elles regardèrent la télé et aussi elles écoutèrent Julien Clerc, Jean-Jacques Goldman. Luna remarqua qu’il y avait un piano alors elle en joua pour faire plaisir à Fred qui se laisser bercer par cette musique.

Le lendemain. Fred commença à raconter sa vie.

-        Il faudrait que tu m’aides à raconter ma vie. Je ne sais pas, tu veux que je te raconte quoi ?

-        Ta naissance par exemple.

-        Je ressemblais  un peu aux bébés du tiers-monde.

-        Tu étais malade ?

-        On m’a ouvert les intestins et on m’a enlevé les boyaux à l’intérieur du ventre et on m’a refermé avec du fil à coudre.

-        Je ne comprends pas comment on peut faire ça sur un petit bébé. Ca me donne des frissons.

-        Je continue ou ca te suffit comme ça ?

-        Continue.

-        J’étais un peu comme un lion dans une cage, ma mère qui n’avait pas peur des fauves comme moi venait me voir en douce parce que c’était interdit d’ouvrir la porte. Je lui souriais pour qu’elle garde espoir de me toucher un jour.

-        Elle te racontait un peu comme des berceuses.

-        En quelque sorte oui.

-        Continue.

-        Tu sais ce qu’on fait aux trisomiques.

-        Non.

-        Les trisomiques ont les met à l’abattoir avec un numéro puis on les tue !

-        Non ! arrête, ça me fait souffrir d’entendre ça.

-        On coupe leurs peaux avec un couteau doucement.

-        Arrête ! ce n’est pas drôle !

-        On fait cuire les peaux dans une poêle.

-        Tu vas arrêter de dire des conneries non !

-        Ca fait des bifs hachés qu’on mange dans nos assiettes.

-        Arrête !

-        Mais écoute, tu manges bien de la viande aussi.

-        Mais ce n’est pas pareil.

-        Et bien, je ne vois pas pourquoi.

-        Tu n’as pas fini de me pourrir la vie aujourd’hui et puis j’en ai marre d’entendre ces âneries.

-        Mais ce n’est que de l’humour noir Luna !

-        Je n’avais pas compris pourtant ça m’arrive d’avoir de l’humour mais pas à ce point là.

-        D’accord, j’ai un peu trop exagéré mais c’est pour te dire que les gens ne sont pas tendre avec nous. Ils sont méchants.

-        Et puis, ils t’ont fait quoi encore les gens ?

-        La société ne s’adapte pas à nous par ce que on recherche quelque chose de beaux, de brillant dans la vie et nous, on est que des marginaux, des saltimbanques, des clowns.

-        Il y a toutes sortes de gens. Il y a ceux qui sont méchant, indifférent aux problèmes des handicapés dans notre société et ceux aussi qui ont un cœur tendre comme tes parents par exemple.

-        Où comme toi.

-        Aller ne déconne plus, recommence à me raconter ta vie.

Fred prend un fou-rire et ne peut plus s’arrêter.

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