Chapitre 48

 

Luna veut rebaptiser Fred

 

Depuis quelques temps, Fred reprend sa vie normale au Mistral. Elle revoit ses amis. Aujourd’hui, elle est invitée chez Ninon et passe sa journée avec elle jusqu’au soir. Elle oublie un peu Luna car celle-ci lui reproche d’avoir pu s’approcher de Michel GALABRU. Elles jouent un peu à être indifférentes. Un soir Luna craque et entame une conversation avec Fred.

-        Fredou, ce n’est pas drôle, on ne se voit plus maintenant !

-        Tu m’en veux toujours d’avoir pu m’approcher de Michel GALABRU ?

-        Non ! plus maintenant ! c’est une vielle histoire.

-        Alors tu craques !

-        Ben ! oui ! je n’en peux plus ! ce n’est pas une vie de ne pas se voir.

-        Qu’est-ce que tu deviens ?

-        Pas très bien. Rudy se moque de moi et aussi mes amis, c’est insupportable !

-        J’imagine la souffrance que tu peux subir !

-        Ah ! non ! tu ne vas pas t’y mettre toi aussi ?

-        Et Thomas, tu ne lui reproches rien ?

-        Bon écoute, c’est une vielle histoire, on ne va revenir dessus !

-        Et de quoi tu veux qu’on cause ?

-        Je ne sais pas, de toi ?

-        Tu en es où avec Guillaume ?

-        Je n’ai pas très envie de parler de lui.

-        Pourquoi ? Il t’a fait quelque chose de mal.

-        Ah ! non ! ce n’est pas ça.

-        Tu n’es plus amoureuse de lui ?

-        Si… ça va avec lui. Je me pose des questions. Tu aimerais peut-être rencontrer un homme dans ta vie et être heureuse avec lui.

-        Ah ! carrément. Tu crois que je me sens seule, c’est ca ?

-        Je me dis que ça serait mieux pour toi.

-        C’est gentil de t’inquiéter pour moi mais ça va !

-        Je ne sais pas, tu pourrais voyager avec lui, discuter, faire l’amour ce qu’une jeune femme de ton âge peut faire.

-        Ca ne me dit rien. Je suis bien comme ça. Tu trouves que je suis trop envahissante ! Tu m’aimes plus, c’est ça ?

-        Je n’ai pas dit ça. Tu comptes beaucoup pour moi.

-        En fait, tu as envie de me caser quelque part. Je t’encombre.

-        Non ! reste. On va oublier cette conversation. J’étais maladroite, excuse-moi. Tu m’en veux ?

-        Je ne t’en veux pas.

-        Merci Fred.

-        Luna, c’est normal que tu me poses ces questions, ça prouve au moins que je suis quelqu’un important pour toi. L’amour, tu sais, ce n’est pas vraiment mon truc.

-        Tu veux bien qu’on en reparle un jour de cette petite conversation qu’on a eu ce soir ?

-        Oui mais une autre fois.

Le lendemain. Charlotte donne une lettre à Fred.

-        Fred, tu as une minute s’il te plait

-        J’ai une lettre pour toi.

Fred lit sa lettre à la boutique.

-        C’est une lettre de mes parents.

-        Je ne veux pas être indiscrète, mais ils vont venir te voir tes parents ?

-        Je leur ai écrit une lettre, il y a assez longtemps déjà. Je leur ai appris le décès de mon oncle. Ils sont choqués c’est tout et contents aussi car je me suis fait des amis sur Marseille. Ils sont au bout du Monde et vivent un rêve formidable. C’est à moi de me débrouiller.

-        Ils sont gonflés quand même !

-        En même temps, ils ne peuvent tout abandonner à cause de moi.

-        Abandonner quoi ?

-        Ils travaillent  aux ETAS-UNIS. Ils travaillent sur un film.

-        Si tu veux, je t’offre un billet d’avion pour aller les voir ?

-        Tu ferais ça Charlotte !

-        Je voudrais que tu ne dises rien à Luna. On va dire que c’est notre secret à nous et c’est aussi pour que tu puisses aussi me pardonner.

-        Mais pardonner quoi ?

-        Tu as oublié… Tu t’en souviens pas, j’essayais de t’enlever à Luna à Paris.

-        Je n’y pensais même plus.

-        Tu ne m’en veux pas alors ?

-        Si… je t’en veux horriblement.

-               

-        Mais ne fait pas cette tête, je plaisante !

-        Tu me rassures.

-        Et je partirais quand ?

-        C’est à toi de décider mais tu peux prendre ton temps. 

-        Je vais réfléchir à ta proposition mais en tous cas c’est vraiment une bonne idée.

Luna arrive à la boutique.

-        Quoi qui est une bonne idée ?

-        C’est rien.

-        Vous êtes remises ensemble toutes les deux ?

-        Oui, un peu.

-        Fred, tu ne voudrais pas  une robe ?

-        Une robe moi, non mais tu rêves !

-        Et toi Charlotte, tu ne la vois pas en robe Fred.

-        Peut-être, ça lui changerais de look, ça serait pas mal.

A ce moment là, Blanche arrive à l’atelier.

-        A l’école, il faudra te mettre en robe maintenant car on accepte plus les femmes en pantalon.

-        Je vais voir si j’ai en robe qui irait bien à Fred.

-        Ce n’est pas la peine de chercher, je ne la mettrai pas.

-        Allez pour nous faire plaisir.

-        Tiens, elle est jolie, celle là en bleue avec des fleurs !

-        Mais à quoi vous jouer toutes les trois !

-        Tu serais un peu plus féminine.

-        Je ne l’essayerai pas.

-        C’est pas sympa.

-        Je m’en fou.

-        Tu ne pourras pas travailler avec Mathis.

-        Mathis, ça lui est égal que je mette des pantalons.

-        Ah ! non ! il aime bien les jolies filles.

Fred s’échappe de la boutique. Luna essaye de la rattraper mais Fred courre vraiment comme un lapin et sème Luna.

-        Tu l’a laissé filer ?

-        A la course, elle est plus forte que moi. Tous les matins, elle va faire son footing au Parc Borely ou bord de la mer.

-         Elle est têtue.

-        C’est vrai, c’est son principal défaut.

-        Ecoute Luna, je te la donne cette robe. J’espère que tu arriveras à la décider de la mettre.

-        Je sens que ça va être dur.

 

Le soir, Luna arrive avec sa robe à la maison. Elle tombe sur Fred.

-        Tu reviens avec cette robe ! non ! mais je rêve !

-        Peut-être un jour, tu décideras de la mettre ! je vais la poser sur ton lit !

-        Non ! ce n’est pas la peine, donne-moi ça ?

Fred enfile cette robe pour faire plaisir à Luna.

-        Tu es trop belle comme ça !

-        Je suis ridicule.

-        En force d’en porter, tu te sentiras moins ridicule.

-        Je suis moche comme ça.

-        Mais non ! tu es trop bien !

-        Ca ne me va pas ! Je ne me sens pas à l’aise dedans.

-        Je t’aime bien comme ça.

-        Ecoute, je vais l’enlever avant que Guillaume me voit comme ça.

-        Il ne te dira rien. Il sera juste surpris.

-        Tiens, je te redonne la robe.

-        Bon ! au moins, tu l’auras essayé c’est mieux que rien.

-        Je ne la remettrai pas une deuxième fois. Tu peux la rendre à Charlotte.

-        C’est dommage elle t’allait superbement bien cette robe !

Guillaume arrive au logis.

-        Vous faite quoi les filles ?

-        C’est Luna qui m’embête.

-        Charlotte voulait offrir une robe à Fred mais elle n’en veut pas.

-        Moi, Fred, je ne la vois pas porter une robe, ce n’est vraiment pas son genre.

-        C’est quoi son genre !

-        Sportif !

Le lendemain, Luna va reporter la robe à Charlotte.

-        Et alors ?

-        Elle a mise pour me faire plaisir.

-        Ca ne lui va pas ?

-        Elle est géniale avec cette robe mais elle n’en veut pas !

-        On ne va pas la forcer !

Le lendemain. Fred rejoint Luna après l’école au Select. A l’école, il y a une nouvelle Directrice et Blanche ne peut pas vraiment la supporter car c’est un vrai poison. Elle ne veut pas entendre parler de Fred et menace Blanche de la renvoyer de l’établissement. La Directrice convoque L’inspecteur et fait contrôler la classe de Blanche.  Dans la classe, il y a de nouveaux élèves. Il y a le fils de Madame Martin. Tony, le cancre  de la classe. Il y a aussi Angelo qui arrive de la DDAS. Il est ami avec Tony. La classe n’est plus au calme pour travailler. Autrefois, il y avait une bonne ambiance mais maintenant c’est fini. Blanche est obligée de hausser le ton de plus en plus. Il y a aussi deux nouvelles. Elles sont sœurs.  Paola et Sofia qui ont des difficultés scolaires et pas faciles non plus. Blanche demande à Fred de s’occuper de ses élèves qui arrivent en plein milieu d’année pour récupérer leurs retards scolaires. Fred accepte volontiers mais elle s’aperçoit que cela est un peu difficile à gérer.  A la fin du cours, l’inspecteur parle avec Blanche.

-        Je trouve que c’est une bonne idée de prendre quelqu’un pour vous aider mais je ne sais pas si Fred est vraiment à la hauteur. Vous en pensez quoi ?

-        Au début, je l’ai prise pour aider Mathis et ils se comprenaient bien tous les deux alors j’ai tout fait pour la garder.

-        Je trouve que ce n’est pas son rôle de s’occuper autant de gamins en difficultés.

-        Oui, je sais mais c’était juste un essai.

-        Qui est Fred ?

-        Elle est trisomique.

-        J’avais compris.  Mais à part ça, vous la connaissez-bien ?

-        Je lui fais totalement confiance. Elle est très autonome. Elle sait lire, écrire et compter.

-        Elle a toujours vécu à Marseille ?

-        Je ne connais pas très bien sa vie mais je la trouve tellement sympa et dévouée.

-        Vous voulez la garder ?

-        J’aimerais bien.

-        Elle vit où ?

-        Mais c’est quoi cet interrogatoire ?

-        C’est important Madame MARCI. C’est juste pour savoir si l’école l’accepte ou pas.

-        Je comprends.

-        Elle n’est pas trop instable. Je veux dire par là. Elle vient à l’école régulièrement ?

-        Oui, il n’y a  pas de problème mais elle travaille à mi-temps.

-        Vous pouvez me donner son planning.

-        Elle travaille le lundi matin de 10H à 12H. Elle n’est pas là l’après-midi. Le mardi, c’est l’inverse. Le matin, elle ne vient pas à l’école. Elle travaille l’après-midi de 14H à 17H . Le mercredi, elle vient de 9H à 12H. L’après-midi, elle ne vient pas en cours. Le jeudi, elle travaille toute la journée de 9H à 12H et de 14H à 16H. Le vendredi, c’est son jour de repos.

-        Je ne sais pas si on va la garder, il faut que j’en parle à mon supérieur.

-        L’ancien Directeur l’acceptait, je ne vois pas pourquoi on veut la licencier.

-        Le problème c’est que dans les autres classes, les instituteurs ne se font pas aider comme vous Madame.

-        Je sais… J’ai juste voulu l’aider parce qu’elle n’avait pas de travail.

-        Je comprends bien la situation mais vous n’appliquez pas la loi, Madame.

-        La loi, elle dit aussi qu’on est obligé de faire travailler des personnes en situation d’handicap. Les entreprises qui ne le font pas sont obligées de payer les indemnités.

-        C’est vrai. Je ne vais pas prendre la décision aujourd’hui, soyez tranquille. Je vais en parler avec ma hiérarchie et nous aviserons un peu plus tard.

-        C’est Madame LAURENT qui vous a dit que Fred venait travailler dans ma classe ? J’ai que des problèmes avec elle depuis que Madame LAURENT occupe le poste.

-        Oui c’est elle qui nous a signalé le problème parce qu’elle a croisé Fred dans le couloir un jour et cela lui semblait bizarre.

-        C’est vrai, j’étais maladroite, j’aurai dû faire les présentations. Il y a juste quelque chose qui me chiffonn,e comment sait-elle que Fred travaille dans ma classe ?

-        On voit tout de même que Fred est une adulte même si elle est trisomique.

-        J’espère que vous ne serez pas trop sévère avec elle Monsieur L’inspecteur.

-        Madame MARCI, il se pourrait que ça soit plutôt vous qui risquez d’avoir des problèmes mais pas Fred, elle n’y peut rien. Pensez-y !

-        Et quel genre de problèmes je risque d’avoir ?

-        La radiation de la fonction publique.

-        Vous voulez me faire peur, c’est réussi !

-        Au revoir Madame MARCI. Je vous tiens au courant.

L’inspecteur s’en va et Blanche éclate en sanglots.

Fred explique à Luna que Blanche a été contrôlée par un inspecteur et cela c’est mal passé pour elle à l’école. Elle m’a dit que demain, elle prenait sa journée. Tu l’aurais vue, elle était dans un sale état et j’ai dû la consoler. Je l’ai ramenaée chez-elle aussi. C’est pour ça  que je suis en retard.

-        Tu veux que j’aille la voir ?

-        Oui, j’ai peur qu’elle fasse une bêtise.

-        Ok ! je viendrai la voir pour lui remonter le moral.

-        Tu comptes y aller quand ?

-        Tiens François ! Tu peux venir, je voudrais te parler.

-        Qu’est-ce qui se passe ?

-        C’est Blanche, elle est au fond du trou. Il faut vraiment que tu sois, très gentil avec elle ce soir.

-        J’y manquerai pas. Je vais aller à la maison.

A la maison, François console sa femme le mieux possible.

-        Et toi, tu ne vas aller lui rendre visite dit Fred à Luna.

-        J’irai demain promis.

-        Je crois que j’aurais dû mettre la robe pour faire plaisir à Blanche.

-        Tu ne pouvais pas savoir qu’elle se faisait contrôler.

-        Oui. C’est vrai.

-        On va se promener, ça nous fera du bien de respirer l’air pur un peu.

-        Et on va où comme ça ?

Luna et Fred se promènent  dans Marseille. Le soir tombe petit à petit. Elles vont au bord de la mer regarder un coucher de soleil magnifique. Puis elles rentrent bien au chaud où Guillaume les attends depuis longtemps.

-        Ah ! vous voilà toutes les deux ! c’est pas trop tôt !

-        Tu nous attendais pour manger ?

-        Non ! pas vraiment !

-        Tu as l’air ennuyé ?

-        Charlotte a des problèmes avec Nathan. Elle ne le voit jamais. Quand il est à l’atelier, elle a l’impression de parler avec un fantôme.

-        Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ?

-        Je me disais qu’il pourrait revenir à la maison. Fred va mieux maintenant, elle a plus besoin qu’on s’occupe d’elle.

-        Si je comprends bien, tu nous fou à la porte ?

-        Non ! je n’ai pas dis ça !

-        Qu’est-ce que tu proposes ?

-        Fred pourrait dormir à la boutique avec Charlotte.

-        Il n’en est pas question ?

-        Pourquoi ?

-        A Paris, on a vu Charlotte et elle a tendu un piège à Fred.

-        Je ne comprends pas.

-        Elle a essayé de m’enlever Fred et c’était très douloureux pour moi.

-        Je ne savais pas. Le problème c’est Nathan. Je ne sais pas où il dort et je ne suis pas tranquille.

-        Il dort peut-être chez un copain.

-        Oui sans doute mais ce n’est pas une vie.

-        Je vais m’installer avec Fred à l’hôtel, ça te va comme ça ?

-        Oui mais enfin… je ne veux pas vous embêter, ça me rend malade d’en arriver là.

-        Le plus important c’est que tu retisses de nouveaux liens avec Nathan. Ca va te  prendre du temps.

-        Et toi Fred, tu en penses quoi ?

-        Il faut que Nathan revienne vivre chez-toi Guillaume. Nathan se sent perdu sans toi. Si je pars à l’hôtel avec Luna, il va revenir c’est sûr.

-        Je ne suis pas aussi sur que ça ?

-        Ne sois pas dépressif !  Il faut que tu t’accroches davantage.

-        C’est gentil de me remonter moral.

-        Tu vois Guillaume, Fred est compréhensive.

-        On est prête à t’aider Guillaume pour que tu retrouves ton fils.

-        Merci pour vos soutiens mais je n’en veux pas. Je vais me débrouiller tout seul.

-        Guillaume, on fait tout pour t’aider et toi, tu nous rejettes. Si c’est comme ça et bien adieux.

Le lendemain, Luna et Fred déménagent leurs affaires et vont s’installer au Select. Elles prennent deux chambres chacune.  Dans l’après-midi, Luna va remonter le moral de Blanche alors qu’elle a le cœur brisé à cause de la séparation avec Guillaume.  Puis elle est revient au Select et s’écroule en pleurs sur son lit. N’ayant pas vu Luna toute l’après-midi, Fred décide d’aller dans sa chambre pour voir si elle va bien. Arrivée dans la chambre, Fred découvre Luna complètement déboussolée.

-        Luna, qu’est-ce que tu as ?

-        Laisse-moi seule s’il te plait.

-        J’en ai marre à la fin. Je fais tout pour arranger les choses et ça me retombe toujours dessus. Ce n’est pas juste. Tu n’as pas le droit de me faire ça.

-        Ca n’a rien à voir avec toi, Fredou !

-        Bon !  si c’est comme ça et bien je me tire !

-        Non ! reste !

-        Tu en es sûre !

-        Oui reste ! je m’excuse !

-        Tu penses à Guillaume ?

-        Ne me parle pas de lui s’il te plaît !

-        Je n’aime pas te voir triste Luna.

-        Tu sais ce qu’on va faire ?

-        Non ! mais comment on va s’organiser maintenant.

-        Ne t’inquiète pas !

-         On va aller s’acheter à manger.

-        C’est une bonne idée.

Luna et Fred découvrent  une autre vie ensemble plus sauvage et plus belle à la fois. Elles apprennent à se débrouiller sans l’aide de personne. Elles voient de temps en temps Guillaume qui a l’air de patauger avec Nathan. Il est de temps en temps avec un ami que personne ne connaît au Mistral. On parle souvent dans la presse d’une affaire un peu bizarre. Alix PAOLETTI, la fille d’Adriana aurait peut-être fugué de son foyer et se serait enfoui dans la nature. On pense aussi qu’elle se serait peut-être fait enlever. Pour l’instant, la police la cherche dans la région Parisienne et on est sans nouvelles depuis longtemps. Je vous raconterai un peu plus tard la suite de cette histoire un peu sordide.

Le lendemain, Luna et Fred vont manger sur la plage à midi. Elles ont une conversation importante entre elles.

-        Dis Luna, tu ne trouves pas que nos rapports sont un peu trop fusionnels ?

-        Je ne comprends pas.

-        Oui !  On est trop passionné l’une pour l’autre et on ne peut pas se séparer.

-        Explique-toi plus clairement, je nage !

-        Je trouve que tu es trop dans mes pattes. J’ai besoin de respirer parce que là, je n’en peux plus.

-        Merci Fred pour le compliment.

-        Ecoute, tu fais une fixation un peu trop sur moi.

-        Toi aussi.

-        C’est vrai, je l’avoue. Ca ne va pas te faire plaisir mais Guillaume, il ne pouvait plus nous supporter et c’est pour ça qu’il nous a larguées. Il est malheureux.

-        Fred, tu te trompes sur lui. Il n’est pas malheureux.

-        Si mais il ne le montre pas.

-        Qu’est-que tu essaies de me dire ?

-        Je n’ai pas l’impression que tu es vraiment amoureuse de lui. Tu fais joujou avec Guillaume. Tu sais, je peux me débrouiller seule. J’ai mes amis. Il faut que tu reviennes avec Guillaume. Il faut que tu lui prouve vraiment que tu l’aime au fond de ton cœur. Il se sent si délaissé. On pense qu’à nous Luna. On ne peut pas vivre comme ça. Il faut que nos relations redeviennent plus sereines.

-        C’est la première fois que je t’entends parler comme ça. Tu es devenue sage. Ca me fait du bien que tu me dises mes quatre vérités en face. Je suis surprise.

-        C’est la sagesse qui m’a fait grandir au fond de moi.

-        Et qu’est-ce tu proposes ?

-        Je vais aller dormir chez Charlotte.

-        Tu n’es pas bien à l’Hôtel avec moi ?

-        Ce n’est pas la question. Tu n’es pas obligée de me suivre.

-        Tu lui a parlé ?

-        Oui.

-        Et alors.

-        C’est un secret entre Charlotte et moi.

-        Tu m’en as trop dit là. Je veux savoir ce qui s’est passé entre elle et toi.

-        Un secret ne se dévoile pas.

-        Tu me fais des cachoteries, c’est pas du jeu ça !

-        Tu es jalouse ?

-        Non ! vis ta vie !

-        Tu rougis ! Tu as honte de moi !

-        Non ! pas du tout !

-        Je plaisante !

-        Je ne sais plus où j’en suis maintenant ! Ca te fais rire !

-        Tu va me faire plaisir, tu vas essayer de reconquérir le cœur de Guillaume !

-        J’ai une meilleure idée !  Je vais aller chercher Nathan et je vais le ramener à son père.

-        Si tu as besoin d’aide, je suis là.

-        Je n’ai pas besoin de toi.

-        Il se promène avec Alix.

-        Comment sais-tu ça ?

-        Je ne sais pas. J’ai un peu comme une intuition.

-        Ce n’est pas bête comme idée.

-        Tu veux toujours pas que je vienne avec toi le chercher !

-        On pourrait le chercher séparément !

-        D’accord ça me va ! Je te parie que je le trouverai  avant toi !

Luna et Fred se séparent tout l’après-midi et le cherchent chacune de son côté. Fred  va chez Raphaël et lui demande si Nathan n’est pas avec lui. Il lui répond que ça fait quelques semaines qu’il ne la pas vu. Après avoir cherché assez longtemps Luna et Fred se retrouvent au Select dans la chambre de Luna.

-        Et alors les recherches étaient bonnes ?

-        Non ! pas trop !

-        Et toi !

-        Moi non plus !

-        Au fait, je croyais que tu allais dormir chez Charlotte !

-        J’ai changé d’avis ! J’ai une chambre ici autant en profiter ! Ce n’est pas pour ça que je serai toujours avec toi !

-        J’ai quelque chose à te dire !

-        Quoi ?

-        Je voudrais qu’on reparle d’un sujet très important. Tu te souviens, je te disais que ca serait bien que tu trouves un garçon dans ta vie.

-        Toi alors, tu ne lâches pas le morceau facilement. Je croyais que c’était fini cette histoire.

-        Il faut qu’on en parle, c’est important.

-        Luna, je n’ai pas envie d’en parler.

-        Tu as trouvé un garçon ?  C’est pour ca que tu veux moins me voir. Tu as cas me le présenter ?

-        On dirait entendre ta mère qui parle !

-         Tu l’as rencontré où ?

-        Je n’ai rien rencontré du tout.

-        Dis-moi juste son prénom et je te laisserai tranquille.

-        Luna, tu te fais des films. Je t’ai déjà dit que l’amour ça ne m’intéressait pas.

-        Je me suis endormie un moment et j’ai rêvé que tu avais rencontré un beau garçon ! J’étais fière de toi.

-        Seulement ce genre de films c’est que dans tes rêves !

-        C’est dommage !

-        Tu sais quand je vois les amoureux qui s’embrassent mutuellement ou qu’ils font l’amour, j’ai l’impression qu’ils souffrent horriblement et que ça leur fait un effet terrible.

-        Mais Fredou comment peux-tu dire des choses pareilles ! C’est tout le contraire c’est un plaisir intense, inoubliable !

-        Moi l’amour ! ça me brûle, ça me fait mal.

-        On s’est déjà touchées, tu m’as rien dit.

-        Je n’ai pas osé te dire mes sentiments sur l’amour.

-        Je ne te crois pas.

-        C’est pourtant la vérité.

-        Ca serait bien que tu rencontres un garçon,  ça te ferais changer tes idées noires sur l’amour.

-        Je me sens mal à aise, on pourrait pas changer de sujet.

-        C’est vrai quand on s’appelle Fred, ce n’est pas facile d’aller vers un garçon.

-        Tu veux que je change de prénom ? Je rêve ! mais tu es pire que ta mère !

-        Je te propose Solenne, Antonia, Caroline….

-        Tu es gentille mais non ça me dit rien.

-        Et Enzia , ca ne te plaît pas ?

-        Oui pourquoi pas, comme ça, tu m’appelleras  Enzou, Enzou !

-        Enzia FORIES, c’est jolie non !

-        Oui ! tu es complètement dingue !

-        Je suis tombée sur la tête, on se refait pas !

-        Atterris s’il te plaît ! On ne pourra jamais m’aimer parce que je suis trisomique dit Fred d’une façon très énervée et triste à la fois.

-        Ah non ! Fredou ! ne sois pas triste ! Je ne voulais pas te faire du mal ! Je voulais rire avec toi !

-        D’accord tu pourras m’appeler Enzia mais ne me reparle pas de l’amour !

-        Ok ! j’ai retenu la leçon !   Je ne savais pas que cela te mettais mal aise de parler de l’amour, Enzou 

-        Ce n’est pas grave Loulou !

Puis elles rient de plus belle ensemble jusqu’à réveiller les voisins car elles oublient qu’elles sont dans un hôtel. La porte s’ouvre et un voisin arrive  furax dans leur chambre.

-        Ce n’est pas fini ce tintamarre !  Vous allez réveiller tous le monde !

-        Rudy !

-        Oui mon chéri, on va se calmer.

-        Maman ! mais qu’est-ce que tu fais là ?

-        Je te dérange.

-        Je suis surpris. Je ne m’attendais pas à te voir !

-        Aller ! A demain ! Et soyez sage !


 

  la suite

 

chapitre49