Chapitre 65 

Les Cadeaux de Noël en retard !

 

Le lendemain, 28 décembre.

Blanche et Charlotte vont prendre des nouvelles de Fred auprès de Luna. Elles marchent dans la rue sous la flotte.

-        Que c’est dur, l’hiver !

-        C’est affreux ce temps ! Pourquoi on sort au fait ?

-        Je ne sais plus.

-        Tu as perdu la tête Blanche. Luna nous a invitées.

De temps en temps, Luna et Sacha squattent la maison de Nathan quand il sort chez des amis. Nathan a beaucoup de copains et il mène sa vie à sa guise. Les mistraliens sont gentils avec lui car ils savent qu’il est seul sans père. Roland lui prépare des petits plats. Estelle, sa cousine, va le voir assez souvent et l’invite chez elle de temps en temps. C’est elle qui lui lave et repasse son linge. Il doit juste faire son ménage mais lui, il préfère le bordel parce que les choses vivent plus. Il est souvent en conflit avec Luna et Estelle pour le rangement.

Blanche et Charlotte arrivent toutes trempées à la maison qui est super bien rangée parce que Luna est passée par là.

-        Bonjour.

-        Il fait moche aujourd’hui, c’est dingue.

-        Donnez-moi vos manteaux, je vais les mettre dans la salle de bain.

-        On a traversé toute la ville pour aller chez Nathan, ça fait une trotte tout de même.

-        Ca fait du bien de faire du sport.

-        Ne vous inquiétez pas pour le retour, je vous emmènerai s’il pleut encore des cordes.

-         

-        Asseyez-vous !  faites comme chez vous !

 

 

-        On vient prendre des nouvelles de Fred.

-        Elle est dans un piteux état. Quand je suis allée la voir, elle était encore très choquée.

-        Elle t’a parlé de ses agresseurs ?

-        Elle doit faire des cauchemars.

-        C’est monstrueux ce qui est arrivé à Fredou. Elle ne méritait pas ça.

-        Et toi, Luna, tu tiens le coup ?

-        Il faut bien. Je n’ai pas le choix.

-        Il faudrait porter plainte à la police.

-        Tu sais, les flics, il vaut mieux les éviter. Ils ne pourront pas faire grand-chose.

-        Tu as tord. Il ne faut pas baisser les bras.

-        Il faudrait porter plainte contre X.

-        Je ne pense pas que ca pourrait faire du bien à Fred de porter plainte. Ca va la remuer.

-        Qu’est-ce que tu comptes faire alors ?

-        J’ai pensé qu’elle pourrait suivre une thérapie.

-        Tu la prends pour une dingue, c’est ça ? dit Charlotte d’une façon un peu maladroite.

-        Mais pas du tout.

-        Au contraire, je trouve que c’est une excellente idée dit Blanche.

-        Je la vois pas trop raconter sa vie à une psychologue mais si ça peut l’aider, ça peut être pas mal.

-        Tu penses qu’on pourrait lui rendre visite à l’hôpital ?

-        Vous ne la reconnaitrez pas.

-        Elle n’est quand même pas défigurée ? dit Charlotte affolée.

-        Elle a plein d’hématomes sur le visage et un œil pas mal abimé.

-        Fred ne nous a jamais fait peur. Il faut la soutenir. Elle a besoin de nous.

-        On ira la voir demain.

-        Mais ce n’est pas la peine.

-        Mais pourquoi dis-tu ça ?

-        Il faut qu’elle se sente entourée, aimée par nous tous.

-        Et moi, vous m’oubliez c’est ça ?

-        Mais pas du tout sinon on ne serait pas venu jusqu’ici sous la pluie ?

-        D’accord mais vous me parlez tout le temps de Fred.

-        Toi aussi, tu devrais suivre une thérapie avec Freddie.

-        Mais vous délirez toutes les deux !

-        Ca a dû te faire un choc de voir Fred dans cet état ?

-        Je pense surtout quand elle va revenir habiter ici avec Sacha et moi.

-        Elle va sortir demain, c’est ca ?

-        Non ! je vais aller la chercher le 30 Décembre.

-        Mais tu es gonflée, pourquoi tu nous l’as pas dit plutôt.

-        Luna, tu voulais nous faire mariner, c’est ça ?

-        Et tu as délogé Nathan ?

-        Je ne lui ai pas encore annoncé la bonne nouvelle.

-                           

-        C’est génial non ! Fred va passer les fêtes de fin d’année avec nous.

-        C’est vraiment trop bien.

-        C’est trop cool.

-        Il faudra qu’elle se repose aussi et qu’elle récupère bien.

-        C’est pour ça que tu veux l’installer ici ?

-        J’espère que Nathan ne va pas trop faire d’histoire.

-        On ira voir Fred demain.

-        On a passé un bon moment en ta compagnie.

-        Il est 19 heures, je pense qu’on ne va tarder à partir.

-        Il pleut trop. Je vais vous raccompagner.

-        C’est gentil.

Le soir, Luna va chercher Bobby chez Mélanie. Elle revient à la maison et tombe sur Nathan qui est très surpris de la voir débarquer comme ça chez-lui. Il l’accueille d’une façon un peu brutale.

-        Tu n’aimes pas ma compagnie ? lui dit Luna.

Nathan est embarrassé de sa présence.

-        Tu ne vas pas dormir au Select ce soir ?

-        Dis-moi que je te dérange, ça ne te fait pas plaisir que je reste avec toi ?

-        Non ! d’autant plus qu’il y a un doberman avec toi.

-        Ne parle pas comme ça de Bobby.

-        Je n’aime pas les clébards, il va chier partout.

-        Nathan, tu me dois le maximum de respect. J’ai fait le ménage chez-toi.

-        Ce n’est pas la peine de te donner autant de mal mais pourquoi tu joues les mères THERESA tout à coup. Je ne t’ai rien demandé moi.

-        De toute façon, je compte rester ici ce soir alors même si tu râles ça ne fait rien.

-        Je ne comprends pas à quoi tu joues ?

-        Je ne joue pas.

-        Tu comptes cohabiter avec moi longtemps ou tu veux juste rester chez-moi ce soir ?

-        Je ne sais pas.

-        Je sens qu’il y a quelque chose un peu louche alors ?

-        Nathan, tu ne peux pas être un peu plus sympa. Je ne t’ai rien dit sur le fait que le ménage n’était pas bien fait.

-        J’aime bien vivre dans le bazar alors si tu veux rester avec moi, il faudra te plier à mes règles.

-        Ne me parle pas comme ça s’il te plait. Tu me reproches quoi au juste.

-        Tu t’incrustes de plus en plus chez-moi. J’ai besoin de respirer, tu comprends, j’ai besoin de ma liberté.

-        Tu veux que je m’en aille ?

-        Non ! reste ! Si tu me fais à manger, ça me va.

-        Tu me donnes des ordres maintenant. Non ! mais je rêve !

-        De toute façon, il n’y a rien à manger dans le frigidaire.

-        Oui mais la petite souris est passé par là et la rempli de nouveau.

Nathan ouvre le frigidaire et s’aperçoit qu’il est bien rempli.

-        Bon ! je vais faire mes devoirs dans ma chambre, je te laisse.

-        J’ai eu une idée, on va faire le repas ensemble.

-        Ah ! non !

-        De toute façon, tu n’aurais pas fait tes devoirs dans ta chambre, tu aurais joué à tes jeux vidéo.

-        Je crois que tu as quelque chose à me demander. Arrête de tourner autour du pot, allez balance.

-        Je vais aller chercher Fred à l’hôpital le 30 décembre et elle aura encore besoin de beaucoup de repos quand elle va revenir alors je me suis dit que ça serait bien de l’installer ici.

-        Je suis au courant qu’elle s’est fait agresser au Parc Borely.  Je veux bien jouer les gardes malades, à l’infirmier avec elle.

-        J’ai besoin que tu me prêtes ta maison. Je vais loger ici avec Sacha.

-        Tu me jettes de mon appart mais je rêve !

-        Je ne te rejette pas de ton appart, tu pourras venir ici quand tu voudras !

-        Et moi, je vais aller loger où ?

-        Au Select ! Tu pourras squatter la chambre de Fred.

-        Tu es la reine des coups tordus !

-        Evidemment, je ne le ferais pas sans ton accord.

-        Et si je refuse qu’est-ce que tu fais ?

-        Je ne sais pas. Je suis mal barrée. Je comprendrais que tu ne veuilles pas.

-        Il faut que je réfléchisse.

-        Tu as toute la nuit pour prendre une décision.

 

Nathan était tellement choquer d’apprendre que Luna avait besoin de sa maison pour vivre chez lui avec Sacha et Fred. Il resta seul dans sa chambre. Il repensa à la conversation qu’il a eue avec Luna mais cela le faisait sourire aussi. Il ne lui en voulait pas du tout même s’il avait reçu comme un coup de poignard dans le ventre. Il s’attendait à tout de sa part. Quand Luna avait une idée dans la tête, on ne pouvait pas lui enlever. Elle était comme ça tout feu, tout flamme !

Luna se rongea le sang jusqu’au lendemain. Elle demanda à Nathan s’il l’avait réfléchi. Il décida d’abord de se moquer de Luna.

-        C’est non ! je ne prête pas ma maison. Tu comprends, j’ai besoin d’inviter mes amis aussi.

-        Je te l’ai déjà dit tu pourras venir ici comme tu veux.

-        Je pourrai venir chez-moi pour inviter mes amis ?

-        C’est un peu embêtant, Fred a besoin de calme.

-        Je ne sais pas.  Il te faut une réponse pour quand ?

-        Bon arrête de me faire mariner, ce n’est pas marrant à la fin !

-        Je ne sais pas. Il faut voir. Je vais loger gratis au Select ?

-        Tu ne veux pas tenir compagnie à Jonas ? 

-        Il reste au Select ?

-        Oui.

-        Alors t’es d’accord ?

-        Tu es bien pressée que je dégage le plancher et puis tu n’as pas répondu à ma question.

-        Ne t’inquiète pas. Je m’arrangerai avec Mirta.

-        Je ne sais pas si je peux te faire confiance.

-        Je crois que j’ai compris en fait, tu as envie de rester chez-toi. Je te comprends d’autant plus que j’étais pénible avec toi ses temps-ci. Je pense qu’il faut que je cherche une autre solution.

-        Tu penses mal ! Je suis content que Fred  sorte de l’hôpital ! Je pourrai lui rendre visite plus souvent.

-        C’est vrai tu veux bien que j’habite avec Sacha et Fred  chez-toi ?

-        Ca me fait tellement drôle que vous alliez habitez chez-moi qu’il faudra bien que je m’y fasse !

-        Aujourd’hui, je suis comblée  par ta gentillesse, je vais t’inviter au restaurant.

Au restaurant, Luna apprend à Nathan que Bobby est le chien de Fred.  Il est étonné de savoir que Fred a besoin d’un chien. Il croyait qu’elle était du genre un peu blindé pour supporter la solitude.

Dans l’après-midi, c’est le grand déménagement. Mirta s’imaginent des tas de choses en voyant gigoter Sacha, Jonas, Nathan et Luna dans tous les sens mais ne dit rien.  Cela l’amuse beaucoup. Une fois que tout est terminé, Luna va rendre les clés à Mirta.

-        Tu es gonflée de t’installer chez Nathan ? 

-        J’avais besoin de sa maison pour installer Fred quand elle va revenir de l’hôpital. Elle aura besoin de se reposer et j’ai pensé que ça serait mieux pour elle.

-        Cela me semble une bonne idée.

-        Tu ne m’en veux pas trop d’avoir déserté le Select ?

-        Bien sûr que non !

-        Nathan n’avais pas vraiment sauté de joie de me laisser son appartement.

-        Ici, il va trouver que c’est trop petit.

-        J’ai passé un accord avec lui.

-        Il n’a pas été trop déçu.

-        Non ! C’est un garçon intelligent c’est pour ça qu’il laisse sa chambre à Fred.

-        Tu as raison, il faut qu’il s’habitue à tout venant de toi.

-        Il a des sentiments pour Fred sinon je pense qu’il n’aurait pas fait ce geste.

-        J’espère que ça va bien se passer votre cohabitation à trois.

-        Sacha vient habiter avec moi, j’ai tellement besoin de lui.

-        J’ai vraiment une fille insupportable !

-        On ne se refait pas !

-        Allez file ! Vilaine graine !

Sacha travaille à OXALA BOUTIQUE à son propre compte et il est très passionné par son métier. Il vend des bijoux  Brésiliens sur un site internet et cela marche plutôt très bien. Au début, Luna travaillait avec lui mais elle a vite laissé tomber pour faire des petits boulots de droite à gauche. Sacha est aussi informaticien. Il répare des ordinateurs. Il s’est associé avec Guy et d’autres salariés pour monter sa boite. Il gagne très bien sa vie. Un jour, il a vu un appartement pas trop cher dans une agence et a décidé de le visiter sans Luna. Il lui a tellement plu qu’il a tout fait pour le posséder. Avec des copains, ils ont beaucoup bricolé à l’intérieur et  ils ont repeint tous les murs. Ils ont fait un vrai travail de pro. Maintenant, on a plus qu’à y habiter avec Luna, Jonas et Fred. Sacha veut leur faire une surprise mais il a un peu peur de leurs réactions. C’est un secret qu’il cache depuis longtemps. Sacha plaisante souvent Luna car il sait qu’elle veut s’orienter dans le social.

-         En réalité, tu veux t’occuper de Fred en permanence  lui dit-il souvent en rigolant.  Tu veux jouer les assistantes sociales, c’est ça en fait ! 

-         Mais non ! je suis sur une piste assez sérieuse. J’ai trouvé sur internet des personnes handicapées qui cherchent quelqu’un pour les aider à mieux placer leurs argents et aussi pour remplir des lettres administratives.

-        Un peu comme un curateur !

-        Oui, c’est ça ?

-        Et tu n’as pas besoin d’une formation pour apprendre ce métier.

-        Il suffit d’avoir le bac et je l’ai eu du premier coup. J’apprendrai sur le tas !

-        Et tu n’as pas peur de leurs présences.

-        Pas du tout. Fred m’a tellement humanisée dans ce milieu que ça ne me fait pas peur.

-        Ils vont peut-être te demander à faire autre chose, genre le ménage ou la cuisine ?

-        Ce sont des personnes semi-autonomes, ils savent très bien se débrouiller.

-        J’en doute !

-        Tu ne devrais pas douter. Fred se débrouille très bien.

-        Tu vas travailler pour qui exactement ? pour une association ou travailleur indépendant !

-        Je vais travailler pour une association qui se nomme « les troubadours »

Cette discussion entre eux était comme un jeu. Sacha lui posa des questions indiscrètes du genre tu auras un salaire et est-ce que tu vas bien gagner ta vie et Luna s’amusa à le provoquer de temps en temps. Elle lui répliqua

-         Je gagnerai le SMIC !  on n’a pas besoin de se ruer sur l’or pour vivre mon amour !

 

 Ensuite, il lui demanda quand est-ce qu’elle comptait commencer ce travail car Sacha est un homme très impatient. Luna lui rétorqua :

 

-        Quand Fred sera sortie de l’auberge ! 

 

-        Et bien ! On n’a pas fini d’attendre !  lui répondit Sacha.

 

 

Le lendemain, 30 décembre, Luna va chercher Fred à l’hôpital.

Fred se lave en faisant attention à ses blessures puis s’habille avec les nouveaux vêtements que Luna lui a apportés la dernière fois qu’elle est venue lui rendre visite. Elle range ses affaires puis fait les cents pas dans la chambre. Elle regarde par la fenêtre cette pluie de perle en train de tomber. Fred regarde l’heure toutes les cinq minutes. Tout à coup, la porte s’ouvre mais c’est une infirmière qui vient prendre de ses nouvelles. C’est une femme belle plutôt bien ronde. Sa couleur de peau noire est comme un rayon de soleil. Elle s’appelle Hortensia comme la fleur. Fred l’aimait bien parce qu’elle avait beaucoup de savoir vivre et une sorte de gaîté assez exceptionnelle. Hortensia aimait Fred parce qu’elle lui rappelait son enfant handicapé mort dans ses bras. Hortensia passait son temps à raconter sa vie à Fred qui s’endormait au bout d’un moment. Une fois, Babeth avait surpris Hortensia dans la chambre de Fred. Elle lui avait dit :

-        Vous n’avez pas fini de raconter votre histoire triste à Fred .

-        Elle me comprend.

-        Je crois plutôt que vous l’ennuyez avec votre vie.

-        Pas du tout.

-        Elle dort. Laissez Fred tranquille, sortez s’il vous plaît !

Hortensia s’exécuta tout de suite à l’ordre de Babeth. En fait, Hortensia ne pouvait pas s’empêcher de voir Fred c’était plus fort qu’elle. Aujourd’hui, Hortensia fait ses adieux à Fred.

-        Ca y’est, tu vas me quitter mais je vais être triste sans toi.

-        Il te faudra trouver quelqu’un d’autre pour raconter ta vie.

-        Les malades ne sont pas tous réceptifs comme toi. La plupart du temps, ils m’envoient promener.

-        Tu ne vas pas pleurer quand même.

-        Je suis émue de te voir partir.

Luna entra dans la chambre de Fred.

-        Ta vie que tu m’as racontée mille fois va me manquer beaucoup. Je vais m’en aller maintenant.

-        Je vais me recueillir auprès de Dieu pour qu’il me parle de toi.

-        Allez adieux Hortensia.

-        Fred, je sais si tu t’en vas ce n’est pas pour moi, c’est parce que tu vas mieux.

Fred prend ses affaires et s’en va avec Luna.

En  regardant partir Fredou, Hortensia avait les larmes aux yeux. Babeth avait suivi la scène sans rien dire.

Babeth aussi rejoint le Mistral.

Pendant ce temps, Sacha a confié à Nathan un secret qui lui tenait à cœur à propos de l’appartement qu’il voulait offrir à ses amies. Sacha demanda à Nathan de jouer le jeu de ne rien dire à Luna. Il devait faire comme s’il ne savait rien et accepta volontiers la proposition de Sacha car cela l’amusait beaucoup.

Fred et Luna arrivèrent à l’appartement où Sacha, Jonas et Nathan les attendaient pour manger. Fredou était dans le cirage le plus complet. Elle sortait à peine de l’hôpital et pour elle c’était un peu dur de mettre un pied dehors. Sa figure était encore couverte de cicatrices même si cela allait mieux. Elle avait comme une impression de vertige, sa tête tournait bizarrement.  Après le repas, elle alla se reposer sur le lit de Nathan.

Pendant ce temps, Babeth rentra chez elle et tomba sur Patrick.

-        Bonjour mon amour.

-        Alors ce petit séjour à l’hôpital s’est bien passé ?

-        Tu m’as tellement manqué.

 

Patrick et Babeth se serrent dans les bras et se chamaillent gentiment.

 

-        Comment vont les enfants ?

-        Pas trop mal ! Un peu comme d’habitude.

-        Je ne leur ai pas trop manqué ?

-        Ah ! non pas du tout, au contraire, c’était la belle vie pour eux !

-        Maintenant, je vais leur casser les pieds, ça va changer !

-        C’est sûr quand tu n’es pas là, ils se la coulent douce. Ils ne mettent pas la table, n’obéissent pas à mes ordres.

-        Je me demande pourquoi tu es flic !

-        Ils ne m’adressent plus la parole, chahute tout le temps. Une drôle de vie de famille quoi !

-        Je me demande à quoi ça sert un flic !

-        Je suis fatigué par mon travail alors ils en profitent aux maximum.

-        Tu es débordé par ton travail ?

-        Oui. Je mène une enquête très difficile en ce moment. Je vais te laisser, je dois aller au commissariat.

-        Bon à ce soir, mon amour, je vais prendre une douche.

-        Ce soir, je rentrerai assez tard.

 

Dans l’après-midi.

Fred se réveilla dans l’après-midi mais cette fois, elle avait repris ses esprits. Elle remarqua qu’il y avait toutes ses affaires dans la chambre de Nathan et trouvait ça étrange. Elle sortit de la chambre et vit Luna sur le canapé en train de lire.

-        Tu n’es pas sortie avec Sacha dit Fred sur un ton assez autoritaire.

Luna sursauta.

-        Tu m’as fait peur.

-        Luna, tu peux m’expliquer ce qu’on fait chez Nathan ?

-        Tu as bien dormi ?

-        Tu as dévalisé le Select ! Tu veux qu’on habite chez Nathan.

-        Il a été d’accord pour te prêter sa chambre.

-        Et Nathan, il va dormir dans la rue, c’est ça ?

-        Mais non !

-        Je ne suis pas tranquille. Explique-moi.

-        J’ai juste pensé que tu avais besoin de te reposer et j’ai demandé à Nathan s’il voulait bien nous prêter son appartement.

-        Ce n’est pas vrai, tu as osé faire ça ?

-        Il fallait bien faire quelque chose.

-        C’est une mauvaise blague. On pouvait bien rester au Select.

-        Au Select, tu aurais eu ma mère sur le dos et elle t’aurait fatiguée.

-        N’importe quoi.  Je ne veux pas que tu aies pitié de moi. Il est hors de question qu’on vive ici, c’est inégal.

-        Je me suis arrangée avec Nathan.

-        Cela ne me dit pas où il va dormir ?

-        Dans ta chambre au Select. Sacha va venir vivre avec nous aussi.

-        Tu plaisantes, j’espère !

-        J’aimerais bien.

-        Et si Guillaume débarque chez lui et qu’il te voit faire l’amour avec Sacha qu’est-ce que tu fais ?

-        Ca ne risque pas d’arriver.

-        Tu as l’as si sûre de toi ! Tu sais, Guillaume, il ne serait pas très content de te voir ici.

-        Tu n’es pas à l’aise.

-        Pas trop non ! D’ailleurs, je vais faire mes bagages, je retourne au Select.

-        Tu ne vas pas faire ça, on vient juste d’arriver.

-        Je m’en fou.

Fred prépare ses bagages mais elle sent quand même comme une fatigue s’installer dans son corps, alors elle prend son temps. De temps en temps, elle reprend son souffle.

-        Ce n’est pas sérieux Fred, reste avec moi.

-        Il n’en est pas question, je m’en vais !

-        Regarde-toi, tu es fatiguée.

-                        

-        Je te l’accorde, ce n’est pas très glorieux ce que j’ai fait mais je ne voyais pas d’autre solution. Je ne m’en vente pas.

-        Et si Guillaume nous surprend ici qu’est-ce qu’on fait ?

-        On lui dira la vérité. Reste s’il te plaît. C’est pour toi que j’ai fait ça sinon je t’assure que je me serais arrangée autrement.

-        D’accord je vais rester comme ça je pourrai voir ta drôle de tête quand Guillaume débarquera chez-lui à l’improviste.

-        Je te le promets, il ne va pas arriver aussitôt.

Sacha, Luna et Fred passèrent leur première soirée dans le calme. La journée du 31 Décembre, il ne s’est pas passé grand-chose.

Le 1er Janvier.  C’est la première journée où le soleil pointe son nez mais il fait tout de même assez froid.  Fred sent comme une chaleur près de son corps et s’aperçoit  que Bobby est là, près d’elle, alors elle le caresse sur le ventre et chahute avec lui. C’est une joie et une surprise en même temps. Puis Fred se lève et va prendre son petit déjeuner. En suite, elle prend sa douche. Lorsqu’elle est prête, elle sort promener Bobby. Puis elle revient à la maison et tombe sur Luna et Sacha qui commençaient vivement à s’inquiéter.

-        Il est midi, on va bientôt manger.

-        Je n’ai pas pris ma montre, je n’ai pas vu l’heure passer. Excusez-moi.

-        J’espère que tu n’as pas été au Parc Borely.

-        Si ca peut te rassurer quelqu’un m’a accompagnée là-bas. Il m’a dit que comme ça je pourrais  vaincre mes angoisses.

-        Ce n’est pas faux.

-         Je pourrais savoir avec qui tu t’es promenée ou c’est un secret.

-        Je préfère garder le mystère si ça ne te dérange pas.

-        Tu as faim ?

-        On ne va pas se laisser abattre, on va fêter la bonne année.

Les mistraliens fêtèrent la bonne année à leur façon. Ils trinquèrent avec un verre de champagne à la main au bar de Roland avec un succulent dessert. Chaque année, c’est un peu la même chose, c’est une coutume.

Dans l’après-midi, comme les mistraliens n’avaient pas pu fêter Noël à cause du mauvais temps, ils s’offrent des cadeaux. Pour Fred c’est merveilleux car c’est la première fois qu’elle fête la nouvelle année au Mistral. Elle a le cœur joyeux car personne n’avait osé lui parler de ces plaies au visage. Les mistraliens sont plein d’entrain, c’est l’enchantement. Ils s’amusent comme des petits fous.

Fred sent un peu de fatigue alors elle décide de revenir à la maison pour se reposer. Dans l’après-midi, elle reçoit la visite de Jean-Baptiste, Ninon et Juliette. Ils lui offrent son cadeau de Noël. Quand Fred voit ces grosses têtes de personnages un peu étranges sur des cibles, elle demande :

-        Mais qu’est-ce que c’est que ça ?

-        Tu n’as pas une petite idée.

-        Je ne comprends pas non !

-        Tu veux qu’on te fasse un dessin.

-        Tu vois, tu prends une fléchette et hop, tu crèves un œil aux gangsters !

C’est un drôle de cadeau et Fred s’amuse beaucoup.

-        C’est un drôle de cadeau votre truc mais pourquoi vous m’avez offert ça ?

-        Pour que tu te défoules contre tes agresseurs.

-        Je ne pense plus à eux. C’est une histoire ancienne.

-        Tu ne pourras jamais oublier ce qu’ils t’ont fait au fond de toi.

-        Et puis tu n’aurais jamais eu ton visage accidenté.

-        Vous êtes complètement dingues de m’avoir offert ça !

Fred prit une fléchette et la lança de toute ses forces en pleine face sur le nez de l’agresseur et cela amusa Ninon, Juliette et Jean-Baptiste qui riaient comme des malades.

-        Une fois, que tu auras massacré tes agresseurs, tu commenceras à aller mieux dans ta tête.

-        Oui, je crois que je vais bien m’amuser.

-        Alors, ce n’est pas une bonne idée ?

-        Vous êtes vraiment trop génials !

-               

-        C’est un peu embêtant, je n’ai pas de cadeaux pour vous.

-        Ce n’est pas grave. Ce n’est pas ça le plus important c’est que toi, tu vas mieux. Le reste, on s’en moque.

-        Vous êtes vraiment des supers copains.

Puis Jean-Baptiste, Ninon et Juliette s’en vont de chez Fred.

-        Tu nous préviens quand tu auras fini de massacrer le dernier agresseur, on reviendra te voir.

-        Oui, je n’y manquerai pas.

Fred est déchainée. Elle s’amuse longtemps à lancer des fléchettes sur ses ennemis. Luna, Bobby et Sacha rentrent chez eux.

-        Mais Fred à quoi tu joues ?

-        A crever les yeux de mes agresseurs.

-        Tu es dans un drôle d’état ! Tu vas te fatiguer à lancer des fléchettes comme une malade.

-        Mais qui t’a offert ça ?

-        Juliette, Ninon et Jean-Baptiste ont dessiné mes agresseurs sur les cibles et je me fais un plaisir fou de les maltraiter avec les fléchettes.

-        Tu devrais te reposer, regarde tu vas t’épuiser comme ça.

-        Tu veux jouer ?

-        Non ! pas maintenant !

-        Et toi Sacha ?

-        Une autre fois, je veux bien essayer. Tu sais, Luna ce n’est pas ridicule comme cadeau. C’est très thérapeutique !

-        Ca me défoule.

-        Je comprends mais il ne faut pas user toutes tes forces.

-        C’est vrai, tu as raison. Je vais ranger mon cadeau. Je le prendrai une autre fois. Je ne jouerai pas à ça devant Bobby, c’est trop dangereux pour lui.

-        J’avais pensé que tu aurais plutôt fait à manger.

-        Je ne sais pas si je vais casser la croute avec vous, je suis trop fatiguée.

A demain Fredou, dort bien

  la suite