Chapitre 52

La vie au Camping 

 

Luna

Je sais que tu ne vas pas très fort en ce moment. Je dois te manquer énormément mais je voulais te rassurer, je vais bien. Au Camping, j’ai lu un article dans un journal local de la région Marseillaise sur une pièce de Théâtre. Ils embauchent quelqu’un pour jouer la Dame aux Camélias. Ils cherchent une personne qui jouerait Marguerite. J’ai pensé à toi toute suite et je leur ai téléphoné. Tu commencerais à répéter  la semaine prochaine.  Si le cœur t’en dit téléphone à cette association « La Débrouille » pour confirmer ta présence. J’aimerais beaucoup te voir jouer une pièce de Théâtre. Ca doit être passionnant. Je viendrais te voir jouer le jour de ta représentation. Je sentirais mon cœur battre de plus en plus fort. J’aimerais tant que tu sois heureuse. Quand je te verrais sur les planches, en te voyant t’éclater, je t’offrirais ma joie. Je t’applaudirais à la fin du spectacle et le soir, on irait voir un beau coucher de soleil au bord de la mer et je te lirais mes poèmes.    

Que deviens-tu sans moi ? As-tu reconqui le cœur de Guillaume ? Les mistraliens sont-ils plus heureux sans moi ? Tu me manques Luna mais j’essaye de vivre quand même.

Je suis allé laver mon linge au lavomatique.  Ensuite, je l’ai étendu sur des fils pour qu’il sèche en plein soleil. Je ne peux pas le repasser. Je me suis obligée de mettre mes habits un peu froissés sur moi. Je vis un peu en dehors du temps mais pas trop. Le matin, j’essaie de faire mon footing avant d’aller travailler. Ca me met en forme pour commencer la journée. Après le travail, je fais les courses au Supermarché. Il y en a un  pas très loin du Camping mais il faut marcher pendant 30 minutes au moins. Pour ne pas trop me fatiguer, je mets mes achats dans mon sac à dos. Il y a aussi une cafétéria et j’y mange quand il fait mauvais temps. Quand il pleut des cordes, c’est vrai, la vie est un peu plus dure. Une fois, je suis arrivée très en retard à l’école et Blanche n’a pas été très sympa avec moi. Il ne faut pas lui en vouloir car je ne lui ai pas dit dans quelles conditions je vivais maintenant. Elle n’a pas l’air en forme non plus. Elle a des problèmes avec sa hiérarchie et chez-elle aussi. Apparemment, elle aurait des embêtements avec sa famille. Ne t’inquiète pas Luna, je tiens le coup. J’écris un journal intime sur ma vie et ça m’aide beaucoup. Au début, il y avait une famille en face de moi mais maintenant, elle est partie. J’ai de nouveaux voisins depuis hier matin. Il n’y a pas grand monde qui campe comme moi. Le Camping est presque désert. Je me sens assez seule. Cette nuit, il m’est arrivé quelque chose incroyable. Un homme grand, baraqué, est venu pour m’impressionner. Il a ouvert la tente et m’a regardée d’un air bizarre.  J’ai eu très peur qu’il rentre pour me faire du mal. Quelqu’un lui a parlé et lui a dit de dégager vite fait. J’ai eu le temps de voir que c’était le jeune homme qui s’est installé en face de moi avec son amie. Il lui a dit ces quatre vérités en face. J’ai cru qu’il allait le frapper à mort. Le type est parti vite fait. Ce matin, j’ai fait la connaissance de la jeune fille Estelle et elle m’a dit qu’elle allait à Marseille voir son cousin au Mistral aujourd’hui. C’est curieux comme le monde est petit. Quand je lui ai dit que je connaissais Nathan, elle n’en croyait pas à ses yeux. Je viens de me faire des amis et je crois que c’est deux-là, ils ne vont pas me lâcher. Son copain, c’est Djawad et il m’a sauvé la vie cette nuit. S’il n’avait pas été là, je ne sais pas ce que j’aurais fait sans lui. Je lui dois tout. Ce soir, je vais les inviter à manger avec moi. Ce matin, Estelle m’a dit que j’avais du courage de vivre comme une bohémienne. Cela m’a fait rire. Ils ne vont pas rester là très longtemps. Ils cherchent un toit. Ne t’inquiète pas. Au Camping, j’ai aussi d’autres amies avec qui je partage une certaine amitié envers Barbara , Abdel, Sybille et Raphaël car ils viennent me voir de temps en temps pour prendre de mes nouvelles. Roland s’est inquiété de ma séparation avec le quartier et c’est lui qui aurait dit aux jeunes de venir me voir de temps en temps. Tu pourrais venir avec eux me voir cela me ferais tellement plaisir. Je t’attends avec impatience. Viens me retrouver, j’ai besoin de toi, Luna.

 

Fredou qui t’aime très fort.

 

Luna se senti soulagée et elle était aussi contente d’avoir des nouvelles de Fred. Puis elle s’en va au Mistral pour voir Barbara.

 

Au Camping. Estelle se dispute gentiment avec Djawad.

-        Il faut faire les courses, Djawad, on n’a rien à manger, ce soir, tu ne pourrais pas les faire !

-        On pourrait manger avec la copine, elle est sympa.

-        On ne va pas toujours squatter chez-elle.

-        Mais moi, ça me fait flipper, elle est toute seule.

Fred fit un grand sourire à Estelle.

-        Je voulais te demander si tu ne connais une grande surface dans le coin.

-        Il y a un supermarché à 30 minutes d’ici. Moi, j’y vais à pied, ça me dégourdi les jambes.

-        Tu es courageuse.

-        Il n’est pas facile votre ami.

-        Estelle, Je vais gouter l’eau pour voir si elle est bonne.

-        Non !  Mais ! Tu vas te rhabiller toute suite !

-        Mais Estelle !

-        Non ! Allez Djawad fais un effort !

-        On pourrait faire les courses ensemble sans toi, je suis perdue.

-        Cet après-midi, on a rendez-vous chez  Guillaume et Nathan. On va  leur acheter un cadeau.

 

Finalement, Estelle et Djawad partirent  en voiture pour faire les courses et aller à leur rendez-vous.

Fred va prendre une douche au Camping pour se changer les idées. Puis elle revient à la tente. Elle repense à Estelle et Djawad. Ils mettent une ambiance terrible. Ils sont toujours en train de se disputer pour un rien et cela remplit de joie le cœur de Fred. Tout à coup, Fred n’a plus vraiment le moral. Puis elle décide d’allumer sa petite radio. Elle ne fait rien d’extraordinaire. Le week-end personne n’est là. Elle s’ennuie un peu. Maintenant, ça fait un  mois qu’elle campe et elle commence à trouver le temps long. Elle écrit une deuxième lettre à Luna.

Aujourd’hui, Fred est allée travailler à l’école.  A la sortie de l’école, une bande de jeunes commençe à l’embêter. Ils l’ont suivi et pour leur échapper, elle s’est mise à courir mais malheureusement elle s’est fait rattraper. Ils lui ont fait enlever ses baskets, les chaussettes et lui ont volés. Un jeune l’a menacée d’un couteau à la main. Avec le couteau, il a enlevé tous les boutons du pantalon, de la chemise.  Les autres la tenaient très fortement. Elle a essayé de se débattre mais elle n’y est pas arrivé. Puis ils l’ont relâchée.

Fred est arrivée au Camping plutôt, mal en point.  Elle a mal aux pieds. Son corps tremble d’émotion et de peur. Elle veut revenir au Mistral mais Guillaume lui avait interdit. Elle change ses habits vite fait et s’effondre en larmes dans la tente. Elle ne sait plus quoi faire. Elle est désespérée.  Puis elle reprend le dessus. Elle décide de remettre des boutons à sa chemise. Demain, elle n’ira pas à l’école. Elle a trop peur des représailles.

Estelle et Djawad arrivent au Camping.

Estelle vient lui parler gentiment.

-        Qu’est-ce tu fais ? Tu couds ? Tu sais tout faire ma parole.

-        Je ne sais pas tellement faire mais bon, il faut que je le fasse, je n’ai pas trop le choix.

-        On voudrait  t’inviter à manger avec nous  ce soir.

-        Ca tombe bien, je n’avais pas trop envie de me faire à manger.

-        Je voulais te demander, tu fais quoi dans la journée.

-        Je travaille à l’école avec Blanche. Je suis son assistante !

-        Tu connais bien le Mistral ?

-        Oui… C’est grâce à Luna, c’est elle qui m’a emmenée là..

-        Et pourquoi tu n’y es pas restée ?

-        C’est un peu compliqué à expliquer.

-        Tu n’as pas l’air très en forme aujourd’hui.

-        Si… Si… ça va !

-        Tu sais, si tu as des problèmes, tu peux m’en parler.

-        C’est gentil, je n’y manquerai pas.

-        Bon ! à tout à l’heure !

Fred renonce àrecoudre sa chemise car elle n’en a plus la force. Vers 19H30, Fred Estelle et Djawad pour diner. Ils plaisantent pendant tout le repas et Fred oublie tous ses problèmes de la journée. Le lendemain, après une bonne nuit, Djawad propose à Fred de l’emmener à l’école  en voiture et elle accepte volontiers. Fred met une autre paire de baskets car elle en avait pris plusieurs avant d’aller camper. Après les cours, Fred repart seule sur les chemins pour retourner au Camping. Elle a peur de recroiser les jeunes mais le retour au camping se déroule normalement.   Estelle,  avoue à Fred  qu’elle ne pouvait pas supporter la solitude et quelque part elle l’admirait beaucoup. En réalité, Estelle avait envie de se faire une amie et c’était réciproque.

 

 


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